La traversée de mai 2023 [5]

Jour 2, 16 mai 2023 (deuxième partie)


Liens : Vidéo (en préparation) / Compte rendu en japonais / Fichier gpx en français / Google Map / Garmin Connect / Ride With GPS


Longueur du parcours : 63 km. Niveau de difficulté : moyen (quelques montées l’avant-midi)


■ Auberge 小町の湯 (Komachinoyu)

▸ Temple 満福寺 (Manpukuji) : 9 km

▸ Sommet (550 m) : 14 km

▸ Onomachi Ukigane Koshino (小野町浮金越野) : 17 km

▸ Sommet (560 m) : 18 km

▸ Théâtre 柳橋歌舞伎 (Yanagi-hashi kabuki) : 21 km

▸ Cerisier 三春滝桜 (Miharu Takizakura) : 29 km

▸ Miharu (三春) : 33 km

▸ Pont Kowadaki ( 小和滝橋 (こわだきばし) ) : 42 km

▸ Parc Asakayama ( 安積山公園 (あさかやまこうえん) ) : 47 km

▸ Gare Hiwada ( 日和田駅 (ひわだえき) ) : 48 km

▸ Gare Kikuta ( 喜久田駅 (きくたえき) ) : 53 km

■ Ban’etsu-Atami : 63 km


Redescente

Une fois repus d’arhats hilarants, nous redescendons la pente qui nous avait fait tant souffrir.

Celle-ci débouche sur des rizières et une route étroite en direction du hameau Mimata (三又), dans le bourg d’Ono.

Plutôt que de rouler sur la route 65, principale voie de transport entre Ono et la ville de Kōriyama (郡山市), nous empruntons une route secondaire confortable sous les roues et par laquelle passent très peu de voitures (sans parler des vélos !). Cette route contourne le mont Hikageyama (日影山) en prenant la direction nord-ouest.

Devant nous, Sider s’arrête soudainement et fait demi-tour pour aller regarder de plus près une très vieille pierre bouddhique en bordure de la rizière.

C’est la divinité Batō Kannon (馬頭觀音), littéralement la Kannon (Guanyin) à tête de cheval.

Au cœur de cette préfecture très rizicole, nous passons ensuite devant un champ de tabac (たばこ (ばたけ) ).


Le secteur « sénaire »

Je m’éloigne (encore une fois) du compte rendu japonais, mais sachez qu’au sein de la préfecture de Fukushima, la région où nous roulons actuellement a longtemps été réputée au Japon pour sa production de tabac. Celle-ci connaît toutefois un net déclin, puisque de moins en moins de Japonais fument. De nombreux producteurs se tournent maintenant vers la culture du poivron (ピーマン), comme Mizuho Aratani ( 荒谷瑞穂 (あらたにみずほ) ) , une citoyenne du bourg d’Ono-machi.

Dans une entrevue , elle mentionne son désir de revitaliser l’économie locale, car bien que l’autoroute passe maintenant par ici, dit-elle, les voitures ne s’y arrêtent pas et la population du bourg ne cesse de diminuer. Elle-même autrefois fortement découragée par ses parents à se lancer dans l’agriculture, elle s’efforce de redorer l’image du métier auprès des jeunes pour les inciter à prendre la relève des agriculteurs vieillissants, et d’intégrer son entreprise à ce qu’on appelle au Japon le secteur « sénaire ».

Traduit littéralement du japonais, 6次産業 (ろくじさんぎょう) donnerait plutôt le « sixième secteur de l’industrie », de la même façon qu’on dit secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire, mais ce néologisme japonais, créé par un économiste de l’agriculture du nom de Naraomi Imamura ( 今村 奈良臣 (いまむら ならおみ) ) ne signifie pas le « sixième secteur », mais bien le résultat de l’addition des trois secteurs classiques (bref, 1 + 2 + 3 = 6).

Autrement dit, il s’agit pour le producteur (ou, ici, pour la productrice de poivrons) de combiner à son activité de production (secteur primaire) celles de la transformation (secteur secondaire) et de la vente et distribution (secteur tertiaire).

Ceci dit, « sénaire » n’est pas la traduction officielle, j’ai simplement emprunté le terme au latin (que je ne parle pas). Si vous trouvez mieux, n’hésitez pas à mettre votre proposition dans les commentaires ci-dessous.


Nous traversons ensuite Ukigane-koshino (浮金越野), où pullulent les temples et sanctuaires. Dans le compte rendu japonais, l’auteur explique que ce hameau doit être ancien, à en juger par l’appellation d’une de ses sections : Miyanomae (宮之前). Ceux qui lisent le japonais comprendront…

Le terrain plat s’amenuisant, la route fait de même et nous la gravissons lentement. Une fois arrivés au sommet, nous nous trouverons à la frontière du bourg d’Ono-machi et de la ville de Kōriyama.

Encore quelques coups de pédale avant la fin du bourg

Le sommet franchi, nous pénétrons dans la ville de Kōriyama.


Kōriyama

Nous apercevons beaucoup de paysans dans les rizières en terrasse de cette région, en train de repiquer le riz là où la repiqueuse mécanique n’a pas pu faire le travail.

Le repiquage ( 田植え (たうえ) ) se fait à la main dans les très petites rizières, mais dans ce cas-ci, la paysanne, avec son panier de plants ( (なえ) ) sur les hanches, achève plutôt le travail incomplet de la machine.

Partout où se posent nos regards, ils tombent sur des rizières irriguées.

中田町柳橋戸ノ内 (Nakata-machi Yanagihashito-no-uchi)

Au cœur du hameau de Yanagihashi (柳橋), bourg de Nakata (中田町), nous roulons sur un étroit chemin qu’accompagne, sur sa gauche, le lit d’un petit canal.

En continuant sur ce chemin de traverse ( 裏道 (うらみち) ), nous arrivons bientôt à un théâtre kabuki.

Le théâtre kabuki de Yanagihashi ( 柳橋歌舞伎伝承館 (Yanagihashi Kabuki Denshōkan) )

Chaque année, c’est en septembre, le jour du respect pour les personnes âgées ( 敬老の日 (けいろうのひ) ) qu’ont lieu les représentations de ce théâtre rural amateur. Il aurait pour origine les performances autrefois effectuées par la population locale lors du matsuri (festival) du sanctuaire Fugafune ( 菅布禰神社 (ふがふねじんじゃ) ).

Bien que petit, le hameau de Yanagihashi n’en possède pas moins son bureau de poste, son poste de police et son petit magasin général, lit-on dans le compte rendu japonais de la journée.

Le sanctuaire Fugafune, à l’origine du théâtre kabuki local.

Inscrits au patrimoine culturel immatériel de la ville de Kōriyama, les monuments de pierre verticaux y représentent la danse du lion ( 獅子舞 (ししまい) ) et la danse théâtrale Daidaikagura (太々神楽).


👉 Suite : La traversée de mai 2023 [6]


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