La traversée de mai 2023 [4]

Jour 2, 16 mai 2023 (première partie)


Liens : Vidéo (en préparation) / Compte rendu en japonais / Fichier gpx en français / Google Map / Garmin Connect / Ride With GPS


Longueur du parcours : 63 km. Niveau de difficulté : moyen (quelques montées l’avant-midi)


■ Auberge 小町の湯 (Komachinoyu)

▸ Temple 満福寺 (Manpukuji) : 9 km

▸ Sommet (550 m) : 14 km

▸ Onomachi Ukigane Koshino (小野町浮金越野) : 17 km

▸ Sommet (560 m) : 18 km

▸ Théâtre 柳橋歌舞伎 (Yanagi-hashi kabuki) :

▸ Cerisier 三春滝桜 (Miharu Takizakura) : 29 km

▸ Miharu (三春) : 33 km

▸ Pont Kowadaki ( 小和滝橋 (こわだきばし) ) : 42 km

▸ Parc Asakayama ( 安積山公園 (あさかやまこうえん) ) : 47 km

▸ Gare Hiwada ( 日和田駅 (ひわだえき) ) : 48 km

▸ Gare Kikuta ( 喜久田駅 (きくたえき) ) : 53 km

■ Ban’etsu-Atami : 63 km


La montée

Le matin du deuxième jour, c’est sous le chant des oiseaux, à travers la fenêtre ouverte de la chambre de l’auberge Komachinoyu (小町の湯) que commence la journée. Malgré le ciel nuageux, la météo nous annonce un ciel dégagé pour ce mardi 16 mai.

Une partie de la cour de l’auberge et la forêt environnante, vus depuis le bain extérieur ( 露天風呂 (ろてんぶろ) )

Après le bain du matin et un copieux déjeuner, nous sortons de l’auberge, accueillis par les généreux rayons du soleil. Fins prêts pour le départ, nous faisons la pose devant Sider, leader, photographe, réparateur de vélos, organisateur, planificateur, bon buveur et homme à tout faire de Geo Pottering. 😀

Devant l’auberge 小町の湯 (Komachinoyu)

De l’auberge, nous redescendons d’abord au bourg d’Ononii-machi (小野新町).

Au bourg, nous sursautons un peu à la vue du château de Licca-chan, cette poupée japonaise qui équivaut ici, en popularité, à la Barbie américaine. Les portes n’étant pas encore ouvertes à cette heure de la matinée, nous passons devant sans trop nous y attarder.

De là nous pourrions, comme la journée précédente, longer la voie ferrée de la ligne Ban’etsutō, cette fois-ci du bourg d’Ononii-machi à Miharu (三春), mais le trajet préparé par Geo Pottering passe plutôt en ligne droite, pour faire plus court, jusqu’au lac Sakura ( さくら湖 (さくらこ) ).

Le long de la rivière Ushinatsuigawa (右支夏井川), nous empruntons un étroit chemin ( 小径 (しょうけい) ) sinueux. À notre droite, des rizières irriguées ; à gauche, quelques fleurs de moutarde chinoise ( 菜の花 (なのはな) ) et, de l’autre côté de la rivière, des cerisiers après la floraison.

Les fleurs de moutarde chinoise (pas vraiment visibles sur la photo) et les cerisiers saluent notre passage

De là, nous nous dirigeons vers le temple Manpukuji (満福寺), sur le mont Tōdōsan (東堂山).

En route vers le temple Manpukuji, Salīna roule, le cœur léger, le long des rizières fraîchement repiquées.

Devant nous, le mont Hikageyama (日影山, à droite, 879 m) et, plus près, le mont Tōdōsan (à gauche, 668 m).

Reina, dont le vélo électrique ne fonctionne pas très bien depuis hier, s’inquiète un peu à la vue des montagnes qui se dressent devant nous.

Mais les vergerettes de Philadelphie (ハルジオン), en bordure de rizière, ont vite fait de lui redonner le sourire.

En quittant les rizières pour emprunter la route, nous entamons notre lente montée vers le temple. Un dénivelé de 100 mètres nous en sépare.

Soleil rouge, le vélo de Reina, prend la tête. Pour l’instant, l’assistance électrique semble bien fonctionner…

Le long de la route, près du temple, des statues bouddhiques nous accueillent en prenant diverses poses que mon compagnon bipède s’efforce d’imiter.

Nous poursuivons la montée vers le temple, Reina en tête du peloton et tout sourire sur son Soleil rouge électrique, qui déborde d’énergie. Avec ses 10 degrés d’inclinaison en moyenne, la pente ne se laisse toutefois pas conquérir avec le même sourire par les trois autres voyageurs…

À bout de souffle, nous arrivons enfin au temple et jetons un coup d’œil au plan des lieux.

Tout en bas, un premier escalier. Sur sa gauche, la porte « sanmon » (山門) se trouve décalée, observe Sider. Suivent, à droite de ce premier escalier, d’autres escaliers et des petits sentiers qui mènent au sommet, où se trouve un gros Iwafudō ( 岩不動 ), la divinité Acala si je ne m’abuse, gravée dans le roc, et, sous cette divinité, dit l’inscription sur le plan, les « 500 arhats » (mais en fait ils sont dispersés un peu partout dans l’enceinte, pas tous sous l’Iwafudō).

Le site Web du bourg d’Ono-machi nous apprend que dans la section qui commence à côté du shōrō (鐘楼, la tour de la cloche) se trouvent les arhats de Shōwa, dont le nombre, sans cesse croissant depuis 1985, y dépasse aujourd’hui les 500 statues.

La tour de la cloche sur son rocher


Les arhats

Dans le bouddhisme theravāda, l’arhat a atteint le stade ultime, celui de l’illumination. Dans le bouddhisme mahāyāna, par contre, ce ne serait qu’une étape vers un état encore plus avancé, celui du bodhisattva, que l’on dit plus altruiste que l’arhat, qui se contente de sa propre illumination sans chercher à la partager, pourrait-on dire.

On dit que le nombre d’arhats s’élève à 500, dont une poignée seulement (parfois 18, parfois 16, comme au Japon) seraient généralement (re)présentés dans les temples, sous forme illustrée ou sculptée, mais il existe aussi des temples où l’iconographie, plus généreuse, les (re)présente tous. Nous nous trouvons de toute évidence dans un de ces temples, même s’il ne figure pas dans la liste que l’on trouve sur la version japonaise de Wikipédia. J’ai d’abord cru que cela s’expliquait vraisemblablement par l’aspect loufoque ou humoristique inacceptable d’un grand nombre des arhats que l’on retrouve ici, des ivrognes aux gloutons, en passant par les joueurs de bowling, mais le vélo de Sider, VOYAGER 2, un vétéran, m’a expliqué que selon lui ces arhats sont encore un peu jeunes, et le temple trop mineur, pour qu’ils puissent se mériter une place dans la liste.


Guanyin

Plus haut, à droite, avant d’arriver à l’Iwafudō taillé dans le roc, nous atteignons le Kannondō (観音堂), où se trouve Guanyin, bodhisattva de la compassion. Les lieux semblent toutefois négligés, à en juger par la longueur des herbes tout autour.

Nous nous approchons quand même et Sider en profite pour demander à mon compagnon bipède s’il connaît l’appellation japonaise du gong en bronze, à l’entrée du bâtiment. Comme toujours, mon compagnon ignare avoue son ignorance, et apprend que ce gong est appelé « waniguchi » (鰐口), la « bouche du wani ». Ledit wani désigne un monstre marin ou dragon de mer de la mythologie japonaise. Vue de dessous, la fente du gong lui donne l’apparence d’une bouche entrouverte…


👉 Suite : La traversée de mai 2023 [5]


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