De la maison à la gare de Shinkemigawa, avec un agréable détour par les plages de Kemigawa et d’Inage dans la baie de Tokyo (1)

Date 21 mai 2022 (dimanche)
Départ Maison (自宅), 6 h 53
Arrivée Gare de Shinkemigawa (新検見川駅), 14 h 43
Distance 93 km
Type de trajet Principalement des petites routes rurales et des pistes cyclables
Météo objectivo-subjective Nuageux et frisquet en début de matinée, puis ensoleillé et juste de la bonne température toute la journée. Vents favorables entre les omoplates du début à la fin.
Résumé Un parcours sympa, varié et plus agréable que prévu

La veille, j’avais préparé un tout autre parcours, dans les rizières aux environs de la gare Kobayashi de JR , parcours que j’ai envoyé aux oubliettes de bon matin en sirotant un café devant l’ordinateur. La météo annonçait que le ciel allait se dégager dans la matinée, alors l’envie d’aller humer encore une fois l’air du large s’est faite plus forte que l’appel des rizières. D’autant plus que, de toute façon, il faut passer à travers les rizières pour se rendre à la baie de Tokyo depuis chez-moi.

J’ai confié la planification des 45 premières minutes à Google Maps, jusqu’au Teganuma (手賀沼) et sa piste cyclable de luxe.

Arrivés par l’extrémité ouest, Béni-le-rouge et moi avons quitté la piste à son extrémité orientale sans nous faire prier, en y empruntant un petit chemin de terre qui coupait en ligne droite vers les collines de la ville de Kashiwa (柏市). Collines que nous avons d’ailleurs déjà traversées quelques fois, dont notamment à l’occasion de cet autre billet.

Nous étions alors passés devant l’ancienne chapelle de Teganuma (旧手賀沼教会堂) sans la prendre en photo. Nous errons et géo-tergiversons souvent dans ce coin, où le trajet GPS fait des caprices. Heureusement, ce jour-là une affiche a rapidement mis fin à notre errance, nous indiquant en gros kanjis blancs la direction à prendre.

Elle nous attendait sagement, cette ancienne demeure qui a été convertie en chapelle en 1881 (明治14), ce qui en fait la plus ancienne parmi celles qui ont survécu jusqu’à nos jours, même si c’est sous la forme du patrimoine culturel matériel (la nouvelle chapelle se trouve à quelques centaines de mètres plus loin). Elle appartenait à l’Église orthodoxe du Japon. Cette présence du Patriarcat de Moscou a de quoi surprendre, mais nous n’avons pas poussé nos recherches plus loin, préférant rouler sans trop nous casser la tête.

De retour dans la vallée, nous nous sommes encore égarés, à un point tel que le trajet ne s’affichait même plus sur l’écran du GPS. À nos débuts dans la pratique du vélo nous aurions un peu paniqué et serions rapidement revenus sur nos pas pour retrouver le parcours et corriger le cap. Mais pas cette fois-ci. Béni-le-rouge sachant que le trajet allait forcément vers le sud-est, il a décidé d’improviser dans cette direction en espérant ne pas aboutir dans un cul-de-sac. Je l’ai suivi sans rechigner.

Cette improvisation nous a fait passer devant quelques structures intéressantes que nous n’avions jamais aperçues.

De retour sur notre parcours GPS tout tracé d’avance, nous avons longé des cultures très verticales…

et d’autres très obliques.

Au loin, de vrais cyclistes s’entraînaient à fond de train, tandis qu’un petit camion de livraison de la ローヤルクリーニング (Royal Cleaning) roulait en sens inverse, en plein dimanche matin.

En bordure du chemin, un kiosque libre-service vendait des oignons (玉ネギ) et des fèves (そら豆)… ou ce qu’il en restait.

Pour les récidivistes, un tableau indiquait aussi les produits frais disponibles de mai à décembre.


Parfois, nous traversions un parc.


Dans la cour d’un particulier, une grosse divinité bouddhiste vue de profil effraya Béni-le-rouge, qui fila en mode panique jusqu’à un étang.

C’est tout près de cet étang que Béni-le rouge avait fait la connaissance d’une joyeuse bande d’épouvantails en février. Il est donc parti seul de son côté pour aller les saluer, tandis que je faisais une courte pause fessière dans ce petit coin tranquille.


À 9 h 44, une barrière tubulaire rudimentaire nous a carrément barré la route qui longe la forêt Sōfuke (草深の森). Sur notre gauche, une chaîne qui semblait avoir fait la grasse matinée interdisait l’entrée dans le parc avant 6 h 3 0 du matin. Convaincus d’être dans notre bon droit (celui d’entrer), nous avons franchi cette chaîne tardive et regardé le plan de cette petite forêt pour voir s’il était possible de rejoindre la route plus loin.

Et effectivement, une ligne blanche verticale passant par B et D descendait tout droit jusqu’à la route fermée. Nous avons donc roulé tant bien que mal sur le sol inégal de cette forêt, jusqu’au point A, puis au point D, et avons bifurqué vers la droite en espérant que la route ne soit pas fermée à la circulation à cette hauteur.

Au point A, il y avait une table difficile à rater, mais plus au fond, arrivant du point D, il y avait aussi une dame qui approchait entre deux arbres. Je parie ma selle que vous ne l’aviez pas vue. ;-)

De retour sur la route, nous sommes passés devant le commerce familial d’Ishii-kun, dont l’affiche en bois disait « Le champ d’Ishii-kun ». Cette petite entreprise familiale cultive des melons depuis plus de 30 ans dans le coin, et vend le fruit de ses efforts directement aux clients. De mai à août, elle est ouverte tous les jours de 10 h à 17 h, même les jours fériés. La banderole du chat noir de Kuroneko Yamato Takkyūbin, tout au bout de la photo, indique qu’il est possible de commander et de se faire livrer les melons à domicile n’importe où au Japon.

Sur les routes étroites et très souvent désertes des bas-fonds, il arrive que le cycliste et son vélo se retrouvent devant un choix tellement difficile qu’il faut jeter l’éponge et s’en remettre au hasard.

Cette fois-ci, non seulement nous avons pris la bonne voie (de droite), mais en plus nous avons croisé un papa en promenade avec sa toute petite fille, tous deux montés sur une trottinette électrique pour le plus grand plaisir de Béni-le-rouge (qui n’avait jamais vu de trottinette électrique).

Habitués à la trottinette mais effrayés par notre arrivée soudaine, deux oiseaux de ce hameau se sont enfuis en faisant d’abord une feinte vers la gauche, puis, se penchant de concert vers la droite, ont laissé la brise les ramener en vol plané vers la photo, qui aurait été bien terne sans oiseaux.

Apparemment, nous n’étions pas les seuls à avoir jeté l’éponge dans le coin : les collines, gorgées d’eau par les averses de la nuit, avaient rempli à ras bord un long caniveau hors terre. Mais était-ce bien le cas ? L’eau coulait tellement à vive allure, par endroits, que nous nous sommes demandé si quelqu’un n’était pas plutôt en train de vider la rizière de son eau, quelque part là-bas.


À suivre…


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