トリセツ
Le terme トリセツ est l’abréviation de 取扱説明書, c’est-à-dire « mode d’emploi »
Si j’en parle aujourd’hui dans ce billet de kotobavardage, c’est qu’hier je suis tombé sur un article qui fait le pont entre ce torisetsu et un autre terme abordé plus tôt sur ce blog : 忖度 (sontaku).
Dans une discussion avec Grincheux, j’avais évoqué la difficulté de rendre toutes les nuances de ce terme dans son acception contemporaine avec un minimum de concision en français. Or, l’article de magazine dont il est question ici fournit un très bel exemple de la culture du sontaku, à propos des hauts fonctionnaires japonais qui, dans leur souci de complaisance, se mettent à plat ventre devant l’actuel ministre des Affaires extérieures et secrétaire général du Parti libéral-démocrate, Toshimitsu MOTEGI.
Celui-ci, dont on dit qu’il se fâche très souvent pour des peccadilles, a récemment fait l’objet de la création d’un véritable petit mode d’emploi à l’usage des hauts fonctionnaires qui, dans l’exercice de leurs fonctions, doivent se plier aux caprices du vénérable MOTEGI.
D’ordinaire, je ne mets que mes propres photos sur ce blog, mais l’article dont il est question ici ayant été reproduit par tout un tas de médias, je me permets une petite exception en recopiant ce tableau synoptique :
On y voit se déployer dans toute sa puissance la culture du plat-ventrisme poussé à l’extrême, comme en fait foi le titre donné au mode d’emploi par les médias : 超忖度トリセツ (traduction très libre : Mode d’emploi de la super-complaisance à plat ventre). Ledit mode d’emploi sert d’aide-mémoire aux hauts fonctionnaires pour répondre à l’avance aux moindres caprices du ministre lors de ses déplacements (au resto, à l’hôtel, dans l’avion, etc.). Ceci permet, dans le plus pur exercice du sontaku, de répondre aux moindres désirs du ministre sans qu’il n’ait même à les prononcer, bref, de prévoir en tout temps ce qu’il aime et ce qu’il déteste, et de lui fournir tout ce qu’il désire au moment où il le souhaite sans même l’avoir exprimé. Cela ne frôle même plus le ridicule, mais le franchit allègrement.
Pour l’article intégral, c’est ici.
Je ne vais tout de même pas vous laisser sur cette note… Voici un autre souvenir, qui date de 2005 si ma mémoire tient encore la route. Il y a, quelque part le long de la rive est du fleuve Edo, à la hauteur de Sekiyado-machi, ville de Noda, un petit garage dont la rampe d’accès (ou de stationnement ?) des voitures longe, sans se gêner, le mur du voisin de derrière (à moins que ce ne soit celle du proprio du garage). À ne pas rater, si vous passez un jour dans ce coin !