Le pigeon voyageur
Date | 3 mai 2022 |
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Départ | Gare de Goi (五井駅), 7 h 59 |
Arrivée | Gare de Sakura (佐倉駅), 16 h00 |
Distance parcourue | Environ 89,8 km, errances, culs-de-sac et détours inutiles inclus |
Type de trajet | Des routes secondaires à travers les vallées boisées dans la première moitié, puis des petits chemins ruraux à travers les rizières de bas-fonds dans la deuxième moitié |
Météo | Manches longues l’avant-midi, alternance de manches longues et manches courtes l’après-midi. Alternance de soleil et de nuages liée à l’alternance des manches. |
Vitesse moyenne | 14,3 km/h |
Commentaires | En général, les nuages passaient devant le soleil juste au bon moment pour enlever tout son éclat au paysage à l’instant exact de la prise de la photo. Ceci dit, je viens d’apprendre à faire des tableaux sur ce blog et ça m’a remonté le moral, youpi. |
La coutume veut que l’on prenne une photo de la gare de départ, ce que j’ai fait, mais elle est tellement mauvaise que je préfère la garder pour moi. J’avais remplacé l’application par défaut du téléphone par l’application Open Camera, que j’ai fait l’erreur de configurer sur « Paysage » dans les options de type de scène. Ce réglage crétin m’a fait rater les premières photos de la matinée.
Ah oui, autre chose : ce matin-là j’ai retrouvé ma bonne vieille habitude de prendre la mauvaise sortie à la gare en consultant ma carte mentale des lieux.
Au bout d’à peu près une demi-heure de pédalage, en passant devant le temple bouddhiste Kazusa Kokubun-ji (上総国分寺), j’ai voulu photographier de face le bâtiment au toit de chaume, mais cette face se trouvait du mauvais côté, donc à l’ombre, ce qui me donnait deux choix : passer la journée là à attendre que le soleil arrive du bon côté, ou prendre la photo plus ou moins du côté où il — le soleil — dardait ses rayons, ce que je fis.
Il a fallu patienter plus d’une heure sur des routes secondaires sans grand intérêt pour finalement pénétrer dans des paysages plus attrayants. Concrètement, ça s’est manifesté à 9 h 20 sous la forme d’un chemin étroit qui plongeait vers la droite, comme ça.
Béni, qui parle avec un peu tout et n’importe quoi, a piqué une jasette avec des grosses racines dénudées pendant que je faisais la première pause fessière (que j’ai normalement tendance à faire une fois le mal venu, donc trop tard).
C’est donc, cette fois-ci, avec le fessier bien irrigué — je parle de circulation sanguine — que la descente s’est poursuivie. Et quand les nuages ne cachaient pas le soleil, ma foi, c’était joli.
À 9 h 25, de retour sur la route, nous sommes passés le long d’un long caniveau qui faisait au moins 1 mètre de profond. Sur la photo, mes piètres talents de photographe ne font pas bien ressortir la profondeur et l’horreur de la chose. De toute évidence, si j’étais descendu dedans pour vérifier, j’en aurais eu jusqu’au nombril. D’ordinaire ces caniveaux sont recouverts de grilles ou de dalles de ciment, pour éviter que les automobilistes et cyclistes distraits ne s’y engloutissent.
À 9 h 43, nous sommes passés devant un resto spécialisé en « cuisine de la ferme et bienfaits de la terre » (pour l’exprimer comme l’affiche, qui disait 農園料理と大地の恵み), resto isolé dont la jolie devanture faisait oublier le moche toit de tôle ondulée.
À l’entrée, une pierre portait l’inscription 来る人も又来る人も副の神 .
Or, il se trouve qu’il y a une erreur, puisque le caractère 副 devrait être 福 .
Ce qui donne : 来る人も又来る人も福の神 .
Il s’agit d’un proverbe de commerçant, qui pourrait se traduire par « Tous ceux qui viennent (ici) sont (pour moi) des divinités du bonheur ». Bref, le restaurateur dit aux passants qu’ils sont tous les bienvenus dans son établissement.
À 9 h 50, deuxième pause fessière préventive, en déséquilibre parce que Béni-le-rouge tirait de toutes ses forces pour que nous poursuivions notre chemin. Cette photo est une gracieuseté de l’application Open Camera, qui, contrairement à l’application par défaut du téléphone, permet de régler le retardateur sur le nombre de secondes désiré, avec pour conséquence que je n’ai plus à courir pour arriver jusqu’à Béni-le-rouge et me retourner en moins de 3 secondes.
Des koinobori(鯉のぼり)en attente du vent…
犬のしつけ・アジリティー Traduction littérale : Dressage et agilité du chien
La pause du midi s’est faite principalement en mâchant, et accessoirement en regardant un pont et quelques habitations en surplomb.
À 11 h 57, j’ai vérifié le bon fonctionnement du retardateur en me donnant des airs de gars cool, devant un gros arbre (et la porte ouverte d’une toilette à l’arrière-plan).
Béni-le-rouge, lui, avait l’air cool sans faire le moindre effort pour bien paraître.
À 12 h 49, nous avons eu la surprise d’apprendre qu’il n’y a pas que des « Poêles à vendre » et des « Poêles à donner », mais aussi des « Poêles à garder ».
Tout l’avant-midi de ce jour férié de la Golden Week, nous n’avons aperçu presque personne dans les champs et rizières. En revanche, l’après-midi il y avait beaucoup de cultivateurs dans les rizières de bas-fonds (谷津田), celles-là mêmes que nous avions traversées le 1er mars.
Un vent léger faisait flotter tant bien que mal les koinobori.
Ce cultivateur longeait la rizière en y lançant de petits paquets de plants à repiquer, sans doute pour aller corriger ensuite, à la main, les imperfections du travail automatique effectué plus tôt par la repiqueuse.
Nous sommes arrivés à notre gare de destination à 16 h 00.
Lorsque le train est arrivé, un pigeon qui flânait sur le quai à la recherche de miettes est monté dans le train avec nous.
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T’as vu ça, Béni ? Un pigeon !
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Oui, et je pense que je viens de trouver un titre pour ton billet d’aujourd’hui…
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