De gare en gare : Nikkō - Ashikaga (2)
Il fait chaud mes amis, il fait chaud ! J’attribue en partie à cette chaleur la difficulté de poursuivre le récit de la dernière sortie de gare en gare, difficulté que j’attribue aussi au fait que j’ai du mal à retrouver l’état d’esprit qui était le mien quand je roulais en solo. Parce que depuis que je roule en groupe, je ne roule plus de la même façon… « dans ma tête ». Je regarde et je perçois comme qui dirait en groupe. Tant et si bien que, de retour à la maison, je regarde les photos que j’ai prises un peu comme si quelqu’un d’autre les avaient prises, là où le groupe s’est arrêté, et elles ne ressemblent pas toujours aux photos que j’aurais prises si j’avais roulé à mon rythme en solo. Attentif au groupe et à son itinéraire, je deviens sourd et aveugle aux appels plus personnels, je dirais presque plus intimes, des aléas de la route.
Il faut quand même se secouer le clavier et l’écrire, cette suite du billet précédent, ne serait-ce qu’au compte-goutte, un peu, chaque jour. Mais d’abord, voici le lien vers le compte rendu japonais de la première journée, celle du 23 juillet, rédigé par Saidā Lemon. On y trouve beaucoup d’informations et de détails intéressants sur le trajet parcouru, ainsi que de nombreuses photos prises par chacun de nous ce jour-là.
:mountain_bicyclist:
Dans le billet précédent, nous avions entamé la montée du « chemin du très très long col », une route en épingle à cheveux de 12 kilomètres sur l’ancienne route nationale 122, de Hosoo (細尾) à Ashio (足尾). Retournons-y, avec le sourire.
La partie ascendante, d’une longueur de huit kilomètres, y commence en pente douce au cœur d’une forêt de conifères (針葉樹林), le long de la rivière Hidarizawa (左沢川).
Nous laissons ensuite la rivière derrière nous pour entamer la montée en épingle à cheveux, jusqu’au col Hosoo, à 11 95 mètres d’altitude. Nous y arrivons le souffle court, mais toujours souriants, et Béni-le-rouge, en prenant la photo avec son guidon incliné, crée l’illusion d’une descente très à pic vers Ashio (足尾).
Ceci dit, à pic, elle l’est quand même. Tellement que personne n’ose prendre de photos d’une main dans la descente.
Nous fendons donc l’air sur les quatre kilomètres de cette descente en zigzags et à l’ombre des arbres. Béni-le-rouge, qui se souvient très bien de sa jante récemment endommagée, s’inquiète un peu de nous voir dévaler à toute vitesse vers la vallée sans trop utiliser les freins, pour ne pas nous laisser distancer par les autres. Il n’a pas tort, parce que s’il fallait que la jante se fende encore dans ces circonstances, les conséquences pourraient être néfastes et très douloureuses.
La nouvelle jante a toutefois tenu le coup (ici je change le temps de narration sans vergogne, c’est une vraie manie) jusqu’à la toute fin de la descente de l’ancienne route, comme toute jante normalement constituée se doit de le faire, et nous sommes arrivés sains et saufs, en longeant la rivière Mikouchigawa (神子内川) au resto chinois isolé qui nous attendait (ou pas) pour la pause du midi.
中華料理栄山
Une fois repus, nous n’avions plus qu’à rouler doucement jusqu’au terrain de camping. Une longue descente agréable, toujours le long de la Mikouchigawa au début, puis de la rivière Watarase (渡良瀬川), en passant par le bourg d’Ashio et sa gare.
Arrivée au camping en milieu d’après-midi
Le groupe avait loué deux bungalows, où nous avions rendez-vous avec les quatre autres membres venus en voitures avec tout le matériel, la bouffe et l’alcool nécessaires.
Les deux bungalows loués
Un petit train passait de temps en temps juste devant le camping
Une petite saucette au « onsen » du coin
De retour au camping, il ne restait plus qu’à préparer le souper sous la direction de la cheffe cuisinière (deuxième à droite) et, plus tard en soirée, à se laisser envoûter par la magie des lieux légèrement imbibés d’alcool sous un superbe ciel étoilé.
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