Sur les traces de Geo Pottering ­(34)

Hiroshige à vélo : La tournée des Fujizuka [2]


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Tracé et points d’intérêt du parcours


Longueur du parcours : 29,5 km. Niveau de difficulté : Facile (terrain plat).


■ Parc Ueno ( 上野公園 (うえのこうえん) )

▸ Sanctuaire Onoterusaki (小野照崎神社) : 1,3 km

▸ Sanctuaire Komagome-Fuji (駒込富士神社) : 5,9 km

▸ Temple Gokoku-ji (護国寺) : 9,4 - 10,3 km

▸ Temple Kishimojin (鬼子母神) : 12,1 km

▸ Jiyūgakuen Myōnichikan (自由学園明日館) : 13,3 km

▸ Sanctuaire Takamatsu-Fuji Sengen (高松富士浅間神社) : 16,5 km

▸ Sanctuaire Ekoda Sengen (江古田浅間神社) : 19,1 km

▸ Sanctuaire Narukoten (成子天神社) : 25,4 km

▸ Sanctuaire Kumano (熊野神社) : 26,5 km

■ Sanctuaire Hatonomori Hachiman (鳩森八幡神社) : 29,5 km


Pour ce deuxième billet de la septième balade à vélo à travers les Cent vues célèbres d’Edo, nous suivons les cinq participants bipèdes de ce jour-là (3 janvier 2021) jusqu’au Kiyomizu Kannondō du temple Kan’eiji (寛永寺清水観音堂).

L’Étang de Shinobazu et une partie du parc Ueno. Le cercle rouge indique l’emplacement du Kiyomizu Kannondō (Source de la carte : OpenStreetMap)

Dans le billet précédent, nous étions près du coin inférieur droit de l’étang de Shinobazu ( 不忍池 (しのばずのいけ) ). Aujourd’hui, nous allons un peu plus haut, à droite, sur les lieux des deux estampes suivantes, en imaginant que nous marchons avec le sourire et à l’ombre des ombrelles de la première estampe, puis que nous montons la pente jusqu’au bâtiment.

Construit en 1631 mais déplacé en 1694 pour laisser sa place au bâtiment principal du temple, le Kiyomizu Kannondō est un des rares bâtiments épargnés par la bataille d’Ueno mentionnée dans le billet précédent.

Les lecteurs qui connaissent le fameux temple Kiyomizu de Kyōto se demanderont peut-être ce qu’il peut bien faire ici, à Tōkyō. Tout s’éclaire quand on sait, d’abord, que le temple Kan’eiji, de son vrai nom Tōeizan Kan’eiji (東叡山寛永寺), voulait être à Edo ce que le temple Enryakuji (延暦寺) du mont Hieizan (比叡山) était à Kyōto, en protégeant du nord-est le palais d’Edo tout comme l’Enryakuji protégeait la capitale, la pensée taoïste considérant le nord-est comme une direction néfaste contre laquelle il fallait se prémunir. Il faut savoir ensuite que de nombreux bâtiments du temple Kan’eiji portaient des noms évoquant ceux de temples célèbres de Kyōto, comme dans le cas de notre Kiyomizu Kannondō, dont l’emplacement surélevé (l’actuel comme l’original) dans l’enceinte devait évoquer le fameux temple Kiyomizu de Kyōto, tandis que l’étang de Shinobazu en faisait autant pour le lac Biwa (琵琶湖), l’île Chikubu-shima (竹生島) du lac trouvant même son homologue dans l’étang de Shinobazu sous la forme de l’île Bentenjima (弁天島), sans oublier le pavillon Bentendō (弁天堂) que l’on retrouve sur les deux îles.

Hiroshige a peint ces lieux deux fois, la première avec une vue sur la terrasse, les cerisiers, les pins et l’étang.

上野清水堂不忍ノ池 — Ueno, le pavillon Kiyomizu et l’étang de Shinobazu. Avril 1856. (Estampe 11 sur Wikipédia)

Il semble que le pin dont une branche décrit un cercle, à gauche sur l’estampe, n’ait pas été une attraction principale à l’époque d’Hiroshige, comme le suggère une autre de ses œuvres, celle-ci prise de la rue par où nous venons de passer en imagination avant de monter vers le pavillon. Ce pin de forme originale, appelé aujourd’hui « pin de la lune » ( 月の松 (つきのまつ) ), se serait cassé lors du passage d’un typhon au début de l’ère Meiji. Celui que les touristes contemplent aujourd’hui est un autre arbre que l’on a planté là en 2012, en lui imposant une forme similaire à l’original.

Comme l’explique Sider dans le compte rendu japonais, l’arbre n’a pas été planté au même endroit, parce que le terrain où se trouvait le pin original, du côté de l’étang, n’appartient plus au temple. On l’a donc mis près de la terrasse du pavillon.

上野山内月のまつ — Le pin de la lune à Ueno. Août 1857 (estampe 89 sur Wikipédia)

Dans le cercle de cette deuxième estampe, on aperçoit la tour de guet ( 火の見櫓 (ひのみやぐら) ) du quartier d’Edo où résidait le puissant seigneur Maeda du domaine de Kaga. De nos jours, si l’arbre était toujours là, on y apercevrait plutôt l’université de Tōkyō. Sur la photo prise plus haut par Geo Pottering, on aperçoit le toit du Bentendō (弁天堂), sur l’île de l’étang (ce dernier est caché par les arbres). Or, si vous regardez de nouveau la dernière planche ci-dessus, vous apercevrez ce même Bentendō, avec un toit rouge cette fois-ci, en bas à droite de l’estampe.

Voilà pour nos trois premières estampes. Il nous en reste encore une, mais avant de l’atteindre il va nous falloir rouler d’abord dans Tōkyō et y visiter des sanctuaires, à la recherche de nos sept répliques du mont Fuji…

(A suivre…)


Le mot du compagnon bipède

Samedi dernier, Sider et Salīna ont invité les membres au bureau de Geo Pottering à Tōkyō, pour y déguster une bonite (katsuo) toute fraîche commandée pour l’occasion.

Béni-le-Rouge et moi y sommes allés ensemble, et sur notre chemin, quelque part à Tōkyō, nous sommes tombés sur une version moderne du pin de la lune, sous forme de câbles électriques…

Après cette dégustation de bonite généreusement arrosée de bière pendant tout l’après-midi, le soir venu je me suis laissé guider par Béni (qui ne boit pas) et par un des tracés GPS du club, jusqu’à la maison, à une quarantaine de kilomètres de là. Ce tracé passait par le parc Ueno, sa petite île et son Bentendō, qui était illuminé par un tas de lanternes en papier (il était 21 h). Malheureusement je n’avais que le téléphone portable pour pendre la photo, ayant laissé l’appareil photo à la maison…

Samedi, 8 juillet 2023, au pavillon Bentendō de l’étang de Shinobazu


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