Sur les traces de Geo Pottering ­(28)

Hiroshige à vélo : Tour de l’arrondissement d’Arakawa [1]


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Tracé et points d’intérêt du parcours


Longueur du parcours : 30 km

Niveau de difficulté : Facile (terrain plat)

(Les étapes présentées dans ce billet sont en retrait dans la liste ci-dessous.)


■ Gare ( 日暮里駅 (Nippori-eki) )

▸ Musée des trains (トレイン ミュージアム) : 0,3 km

▸ Fujimizaka (富士見坂) : 0,8 km

▸ Temple Shushōin (修性院) : 0,9 km

▸ Boulangerie ianak! : 1,2 km

▸ Parc Nishi-Nippori (西日暮里公園) : 1,5 km

▸ Sanctuaire Suwa-jinja (諏方神社) : 1,8 km

▸ Temple Enmei-in (延命院) : 2,4 km

▸ Rue marchande 谷中銀座 (Yanaka Ginza)  : 2,5 km

▸ Tōsho Bunko (東書文庫) : 10 km

▸ Arakawa-shako (荒川車庫) : 11 km

▸ Parc d’attractions Arakawa-yūen (あらかわ遊園) : 13 km

▸ Vestiges de la fabrique de laine de Senju (千住製絨所跡) : 19 km

▸ Grand pont Senju (千住大橋) : 20 km

▸ Parc Shioiri (汐入公園) : 22 km

▸ Sanctuaire Ishihama-jinja (石浜神社) : 23 km

▸ Temple Enmei-ji (延命寺) : 24 km

▸ Temple Ekō-in (回向院) : 24 km

▸ Pont Minowa (三ノ輪橋) : 25-26 km

▸ Temple Jōkan-ji (浄閑寺) : 27 km

▸ Parc Nippori (日暮里公園) : 28 km

▸ Nippori Senigai (日暮里繊維街) : 30 km

▸ Habutae Dango (羽二重団子) : 30 km

■ Gare ( 日暮里駅 (Nippori-eki) ) : 30 km


Nous commençons aujourd’hui le récit abrégé d’une sixième sortie à travers les Cent vues célèbres d’Edo du peintre Hiroshige. Cette balade a eu lieu le 19 décembre 2020 dans l’arrondissement d’Arakawa à Tōkyō. Elle trace une boucle en sens horaire, appelée ici le « Tour de l’arrondissement d’Arakawa », qui commence et se termine à la gare Nippori (日暮里駅).

Sortie Est de la gare Nippori

Cette gare, comme l’explique le compte rendu japonais de la balade, est restée une gare mineure malgré les nombreuses lignes ferroviaires qui y passent, à savoir : la ligne Yamanote de JR, la ligne Keihin-Tōhoku, la ligne Jōban et la ligne principale Keisei. Et même avec l’ouverture de la ligne de métro aérienne Nippori- Toneli Liner en 2008, elle peine toujours, dixit Geo Pottering, à se hisser parmi les grandes gares de la capitale, même si trois gratte-ciel y avaient été construits au moment de cette balade de 2020.

Devant cette gare, les membres prennent d’abord la photo de départ, avec, derrière eux, une statue du chef militaire Ōta Dōkan (太田道灌, 1432-1486), qui fut également l’architecte et bâtisseur du château d’Edo (l’actuel palais impérial), pendant la période Muromachi. Il a légué son nom au plateau Dōkan-yama (道灌山) dans le sud-ouest de l’arrondissement, plateau où il s’adonnait souvent à la fauconnerie ( 鷹狩 (たかがり) ).

De droite à gauche : Yukkī, Makorin, Salīna et Sandariasu, photographiés par Sider

De là, la balade commence par le « musée des trains ». Pour se rendre sur les lieux de ce musée gratuit à ciel ouvert, il faut d’abord retourner à la gare pour y prendre l’ascenseur et aller vers la sortie nord.

Le groupe se rend sur le pont Shimo-Goinden-bashi (下御隠殿橋) qui surplombe les voies ferrées

En fait de musée, il s’agit d’un simple balcon qui offre une vue imprenable sur les très nombreux trains, quelque 2 500 par jour dit-on, qui passent juste dessous.

Le balcon-musée

Le shinkansen (新幹線) croise un train de la ligne Utsunomiya (宇都宮線)

Le parcours pénètre ensuite dans la toute petite partie de l’arrondissement d’Arakawa située à l’intérieur du cercle de la ligne de chemin de fer Yamanote.

En roulant dans la direction de la rue marchande Yanaka-Ginza (谷中銀座), et sachant que les commerces n’y ouvrent pas avant 10 h, les vélos et leurs compagnons bipèdes longent sans se hâter la limite administrative qui sépare les arrondissements d’Arakawa (荒川区) et de Taitō (台東区).

Ce faisant, ils atteignent d’abord la côte Fujimizaka (富士見坂, « la côte d’où l’on aperçoit le mont Fuji »). De toutes les côtes du même nom à Tokyo, on dit qu’elle fut la dernière à perdre sa vue sur le Fuji, aveuglement consécutif de l’urbanisation.

Makorin et Salīna devant la clôture où sont exposées des photos du mont Fuji tel que vu autrefois depuis cette côte

Au pied de la côte se trouve le temple Shushōin (修性院). Si vous y allez pendant la période du Nouvel An, vous pourrez y voir le « hotei-sama » (布袋様), comme l’avaient fait les membres de Geo Pottering dans une balade précédente.

Le hotei-sama du temple Shushōin, balade du 3 janvier 2015 sur le thème des sept divinités du bonheur

Mais revenons au bas de la côte, avec le temple sur notre droite, au nord. Nous sommes ici sur les lieux de la première estampe de la balade, là où, à l’époque Edo, deux autres temples rivalisaient avec le Shushōin pour la splendeur de leurs jardins.

Le Shushōin, décembre 2020

Ensemble, ces jardins séparés seulement par de basses clôtures de bambou (selon Kichiya sur nippon.com) formaient pour ainsi dire un grand « rinsen » (林泉), terme qui correspond à l’image que l’on se fait généralement d’un jardin japonais avec ses arbres aux formes originales, ses plans d’eau et ses petites collines.

Sur son estampe intitulée « Jardins du temple à Nippori » 日暮里寺院の林泉 (にっぽりじいんのりんせん) , Hiroshige a peint les lieux en plongée, vraisemblablement en regardant vers l’est depuis un plateau.

Jardins du temple à Nippori, février 1857, estampe 14 sur Wikipédia. Hiroshige présente à la fois le printemps et l’automne sur cette estampe, avec les cerisiers en fleurs à l’avant-plan et les feuillages d’automne à l’arrière-plan.

Depuis le début du 17e siècle, la pente de ce plateau était appelée Higurashi-no-sato (ひぐらしの里), par allusion au fait qu’on pouvait y admirer le paysage jusqu’au coucher du soleil sans se lasser ou sans voir passer le temps. Les kanjis 日暮里 ont par la suite été attribués à la graphie de Higurashi-no-sato, kanjis dont a hérité le quartier actuel : Nippori.

Source : Modifié à partir de 高井蘭山 図『[弘化改正御江戸大絵図]』,出雲寺万次郎 ; 尚古堂岡田屋嘉七,弘化4 [1847]. 国立国会図書館デジタルコレクション (参照 2023-04-07)

Sur cette carte de 1847, on peut voir dans le cercle du haut le plateau Dōkan-yama (道灌山) dont nous avons parlé au début du présent billet, et, dans le cercle du bas, la zone où se trouvaient les trois temples et leurs jardins. La gare d’où notre balade a commencé, Nippori, se trouve(rait) en bas à droite du cercle inférieur sur cette carte. À gauche du même cercle : le plateau d’où la vue a vraisemblablement été peinte et dont la pente donnera son nom au quartier. À part la topographie, il ne reste à peu près rien de cette vue, aujourd’hui effacée par le pinceau de béton de l’urbanisation.

Détail intéressant, sur l’estampe apparaît de manière très discrète une attraction majeure du temple Shushōin à l’époque Edo. En effet, juste au-dessus de la signature du peintre se profilent une barque et sa voile, taillées dans un prunier. On l’appelait 梅木舟 (うめきぶね) . (Entre vous et moi, la première fois que j’ai aperçu la mystérieuse silhouette de ce bateau… je me suis dit bêtement que si Hiroshige pouvait mélanger deux saisons sur une même estampe, il pouvait tout aussi bien faire naviguer un bateau sur le gazon ! ^_^)

Cette embarcation, autrefois célèbre, apparaît plus nettement sur une autre vue de la main d’Hiroshige, en bas à droite. On y voit aussi les petites clôtures de bambou évoquées par le photographe Kichiya.

東都名所『日暮里修性院境内之図』 (Vues célèbres de la capitale de l’Est, « Enceinte du temple Shushōin de Nippori »)

Pour une vue splendide et détaillée sur les trois jardins, vous pouvez cliquer ici et, dans le bas de la page, mettre l’affichage sur « Continuous » pour voir en même temps les pages 48 et 49. Le bateau y est… je vous laisse le trouver. ^_^


Le mot du compagnon bipède

Je m’attendais à un mois d’avril plutôt tranquille, côté boulot, mais finalement je risque d’être pas mal occupé. Il se peut donc que le blog fasse une pause. Samedi dernier, Béni et moi sommes allés rouler avec Geo Pottering. Le compte rendu japonais est disponible ici.


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