Sur les traces de Geo Pottering ­(20)

Les Cent vues d’Edo de Hiroshige à vélo : Arrondissement d’Edogawa (3)

Tracé et points d’intérêt du parcours


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Longueur du parcours : 53 km

Niveau de difficulté : Facile (terrain plat)

(Les étapes présentées dans ce billet sont en retrait dans la liste ci-dessous.)

■ Gare Hirai, sortie Nord

▸ Station de pompage Kinegawa : 3 km

▸ Pont Komatsugawa : 6 km

▸ Pont Hachizō : 8 km

▸ Résidence Komatsuna : 10 km

▸ Nouveau pont Tatsumi : 13 km

▸ Sanctuaire Hachiman : 17 km

▸ Site historique du transbordeur Koiwa-Ichikawa : 20 km

▸ Temple Zenyōji : 21 km

▸ Shinozaki Ponyland : 24 km

▸ Écluse d’Edogawa : 25 km

▸ Site historique du transbordeur d’Iwai : 31 km

▸ Grand pont Mizuho : 32 km

▸ (En face de) Myōken-jima : 36 km (estampe « Pins dispersés sur le fleuve Tonegawa »)

▸ Parc Kasai Rinkai : 39-40 km

▸ Tour de guet de Shinkawa : 46 km

▸ Pont Funabori : 47 km

▸ Parc Ōjimakomatsugawa : 48-49 km

▸ Site historique de Nakagawa Funabansho : 50 km

▸ Site historique du transbordeur de Sakasai et Pont Kameko : 51 km

■ Gare Hirai : 53 km


🚴 Dans le dernier billet, nous nous sommes arrêtés sur les lieux où le transbordeur Koiwa-Ichikawa permettait autrefois aux voyageurs de traverser le fleuve Edo. Nous allons maintenant suivre les quatre vélos du club Geo Pottering jusqu’au temple Zenyōji (善養寺), un tout petit kilomètre plus loin. Nous y attend un très vieux pin noir, un géant âgé de plus de 600 ans, dont les ramifications s’étendent sur quelque 31 mètres dans l’axe est-ouest et sur 28 mètres dans l’axe nord-sud. On dit de lui qu’il est actuellement le plus grand pin noir du Japon.

Le pin noir géant du temple Zenyōji : Yōgō-no-matsu (影向のマツ)

De retour sur la piste cyclable et poursuivant leur route en direction du sud, les vélos passent ensuite devant quelques-unes des nombreuses aires de récréation qui y sont aménagées. Sur celle-ci se déroule un match de frisbee…

Trois kilomètres après le temple Zenyōji et son arbre vénérable, le groupe arrive à Shinozaki Ponyland au moment même où les poneys retournent à l’écurie (厩舎) pour la pause du midi.

C’est à cette hauteur que le lit du fleuve Edo se sépare : son cours principal poursuit sa route vers la baie, tandis que ce qu’on appelle aujourd’hui l’Ancien fleuve Edo (旧江戸川) bifurque vers le sud-ouest pour aller se jeter dans la rivière Shin-Nakagawa. C’est cet embranchement que nous suivons, d’abord jusqu’à l’écluse d’Edogawa (江戸川水閘門), qui joue le rôle d’ascenseur fluvial. Construite de 1936 à 1943, elle permet aux embarcations de naviguer entre deux étendues d’eau de niveau différent, comme au canal de Panama.

En faisant monter et descendre le niveau d’eau du bassin comme un ascenseur, l’écluse permet aux embarcations de passer d’un cours d’eau à l’autre

La fin de la piste cyclable contraint ensuite les vélos à rouler un moment sur la chaussée, puis la piste recommence, en version plus étroite, le long de bateaux amarrés à la rive de l’Ancien fleuve Edo.

Au loin, les quatre vélos aperçoivent le pont Imai (今井橋). Ils le traversent et pénètrent, pour un court moment, à Ichikawa, préfecture de Chiba.

L’Ancien fleuve Edo tel que vu en amont du pont Imai

De là, ils se rendent sur les lieux hypothétiques de la première estampe de cette balade. Elle s’intitule 利根川ばらばらまつ, « Pins dispersés du fleuve Tone », et est datée d’août 1856 (estampe 71 sur Wikipédia).

À droite, un filet de pêche à l’épervier lancé depuis la rive. Chose surprenante, contrairement aux autres estampes des Cent vues d’Edo, l’emplacement de cette vue n’est pas vraiment explicité dans le titre, qui dit bien qu’il s’agit du fleuve Tone, d’accord, mais sans préciser davantage le lieu. Pour compliquer les choses, il faut ajouter qu’à ce point du parcours, les vélos se trouvent sur la rive de l’Ancien Fleuve Edo (旧江戸川), qui, dit-on, portait autrefois le nom de… fleuve Tone (利根川), d’où le nom de l’estampe, même si certains croient que la vue sur ces fameux pins dispersés (à gauche sur l’estampe) se trouvait plutôt sur la rive de la rivière Nakagawa (l’Ancienne, pour achever de vous embrouiller ^_^).

Quoi qu’il en soit, regardez bien le filet épervier (投網). Vous l’aviez peut-être pris pour une vilaine tache laissée par l’histoire, mais en zoomant vous verrez que le graveur de l’estampe y a finement déployé son art.

Ce 投網, qui se prononce parfois nage-ami et parfois to-ami, signifie littéralement « filet lancé ». C’est aussi un mot de saison (季語) qui évoque l’été dans les haïkus, ainsi qu’une technique de lutte sumō qui consiste à saisir à deux mains celle que l’adversaire tend vers vous, pour le projeter hors de l’arène.

Tout près de là, un peu en amont du pont Imai, se trouve le site historique du transbordeur d’Iwai (今井の渡し旧跡). Resté en service jusqu’à la construction du premier pont Imai en 1912, on dit que ce transbordeur remonterait au moins à la fin de l’époque de Muromachi (1333–1573), puisqu’il est mentionné en 1509 par le poète Sōchō.

Mājiko imite le lancer du filet épervier sur la rive de l’Ancien fleuve Edo (旧江戸川), du côté de la ville d’Ichikawa. À l’époque Edo, le paysage ressemblait plutôt à ceci.

À suivre… 🚴


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