Sur les traces de Geo Pottering ­(17)

Les Cent vues d’Edo de Hiroshige à vélo : Fin de la balade

(Balade du 4 janvier 2020)


Tracé et points d’intérêt du parcours


Liens : Compte rendu en japonais / Fichier gpx en français / Google Map / Garmin Connect / Ride With GPS / Vidéo


Longueur du parcours : 21 km

Niveau de difficulté : Facile (terrain plat)

Trajet de la quatrième estampe à la gare Tamachi

■ Entrée de Shinagawa-shuku (gare Shinagawa ou Kita-Shinagawa)

▸ … (billets précédents)

▸ Pont des larmes : 6,6 km

▸ Sanctuaire Tensosuwa : 6,7 km

▸ Vestiges du lieu d’exécution de Suzugamori : 7,4 km

▸ Sanctuaire Iwai : 8,3 km

▸ Parc Heiwa-no-mori : 9,6 km

▸ Parc Ōi Futō Chūō Kaihin : 12,5 km

■ Gare Tamachi : 21 km


🚴 Maintenant que nous avons la dernière estampe du parcours en poche, nous allons rouler avec Geo Pottering jusqu’à la destination finale, la gare Tamachi (田町駅). Heureux ? Ah ben ça tombe mal, parce que nous dirigeons tout droit vers le Pont des larmes !

Le Pont des larmes, janvier 2020

Il s’agit en fait du pont Hamakawa (浜川橋), qui portait autrefois le triste nom de Pont des larmes (泪橋). C’est là, dit-on, que les condamnés à mort en route vers le lieu d’exécution de Suzugamori (鈴ヶ森刑場) faisaient leurs adieux à leur famille et à leurs proches. C’était un des trois lieux d’Edo où le gouvernement militaire des Tokugawa exécutait les criminels et mécontents de la capitale. Et il n’y est pas allé de main morte, puisque selon les estimations, quelque 100 000 personnes auraient été exécutées à ce Suzugamori de 1651 à 1871. Estimations exagérées ou pas, converti en larmes ça doit faire beaucoup pour un si petit pont…

Le Pont des larmes, janvier 2023

Tout juste après avoir traversé le pont, nous entrons au sanctuaire Tensosuwa (天祖諏訪神社). Une autre des sept divinités du bonheur nous y attend, le crâne bien lisse. Il s’agit de Fukurokuju, divinité de la richesse, de la longévité, de la virilité et de la sagesse… dit la version française de Wikipédia, tandis que la version japonaise ne mentionne que les trois premières, et parle plutôt, pour la virilité, du « bonheur de jouir d’une progéniture ». La nuance est de taille, messieurs, remballez votre virilité.

Sur le site de Geo Pottering, Sider écrivait ce qui suit en 2020.

ここにいらっしゃるのは福禄寿さま。頭をなでなでしてくださいと書いてありましたよ。
[La divinité] qui se trouve ici, c’est Fukurokuju-sama. Et il était écrit : « Caressez-moi la tête s.v.p. » !

Environ 700 mètres plus loin, se trouvent les vestiges du lieu d’exécution de Suzugamori. Je vous épargne les détails sur les exécutions par le feu et par crucifixion, vous les trouverez sur le lien Wikipédia que j’ai mis plus haut.

Allons plutôt sans plus tarder au sanctuaire Iwai (磐井神社), un petit kilomètre plus loin, nous remonter le moral auprès d’une autre divinité du bonheur.

Elle a pour nom Benzaiten (弁財天). On rencontre aussi la graphie 弁才天 pour cette divinité féminine aux multiples vertus et talents, dont la partie 弁才 signifie en quelque sorte le don de l’éloquence, et, au sens plus large, de l’expression artistique. Divinité hindoue et japonaise, elle remplit tout un éventail de fonctions liées à l’expression, comme en faisait foi le premier caractère chinois de son ancienne graphie (辯財天) et continue de le faire celui de la graphie actuelle (弁財天), mais au Japon, en tant que divinité du bonheur, on semble l’apprécier davantage pour ses vertus de protectrice et dispensatrice de richesses (弁財天).

Le reste du tracé GPS nous fait rouler à travers deux grands parcs qui valent le déplacement : le parc Heiwa-no-mori (平和の森公園), aménagé à quelques centaines de mètres seulement du sanctuaire Iwai, par remblayage de l’ancien canal Heiwa-jima (平和島運河), et le vaste parc Ōi Futō Chūō Kaihin (大井ふ頭中央海浜公園).

Le parc Heiwa-no-mori, balade de janvier 2020

Le parc au nom long comme le bras, Ōi Futō Chūō Kaihin kōen, toujours en janvier 2020

Après ces deux parcs, le trajet se termine en empruntant la piste cyclable et piétonne d’une suite de canaux. Sur celle du canal Keihin (京浜運河), les cyclistes peuvent contempler le train monorail qui passe carrément au-dessus du canal en longeant sa rive, avec à l’arrière-plan l’hippodrome Ōi (大井競馬場).

Le monorail et l’hippodrome

Le monorail vu depuis le pont Shinagawa Futō (品川ふ頭橋), sur le canal Keihin, avec son atmosphère surréaliste, dixit Geo Pottering

Le trajet nous fait ensuite rouler sur la promenade du canal Takahama (高浜運河)… où nos camarades bipèdes doivent descendre de vélo et nous pousser pour respecter le règlement, qui n’autorise l’accès qu’aux piétons.

Un membre de Geo Pottering pris en flagrant délit sur la promenade, en 2020. ^_^ En apercevant l’affiche d’accès interdit aux vélos, ils sont tous sagement descendus…

Un bateau-taxi sur le canal, devant la promenade, janvier 2023


Voilà, c’est tout pour cette deuxième balade à travers les Cent vues d’Edo du peintre Hiroshige. Ne ratez pas la troisième, qui nous amènera dans l’arrondissement d’Edogawa de Tōkyō pour y rouler sur les lieux d’autres estampes ukiyoe des années 1850.


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