Marais Sugaonuma — 菅生沼

Sugaonuma, ou le marais Sugao

C’est en feuilletant numériquement le site geopottering.com, l’autre jour, que j’ai réalisé qu’il y avait un marais digne d’intérêt dans le coin, à tout juste 22 km de la maison, en zigzaguant par les routes rurales de la préfecture d’Ibaraki.

J’avais lu aussi que les gens de geopottering.com prévoyaient d’y aller en ce samedi 22 janvier 2022. Selon les prévisions affichées sur leur site, ils allaient partir de Tokyo le matin, arriver au marais en début d’après-midi, observer les cygnes siffleurs (コハクチョウ) un moment, puis poursuivre leur route jusqu’à la gare de Moriya (守谷駅) sur la ligne Tsukuba Express.

De mon côté, je n’avais pas le temps de prendre toute une journée de congé à vélo, mais je savais qu’en partant de chez moi vers midi j’arriverais probablement à peu près en même temps qu’eux au marais d’observation des oiseaux aquatiques. En me synchronisant bien, j’avais même une chance de les rencontrer près du pont Mefuki Ōhashi (芽吹大橋) qui traverse le fleuve Tone (利根川) sur la carte affichée ci-dessus. Pour leur part, ils arriveraient au pont par un chemin et un angle différents des miens, un peu plus à l’ouest.

Je ne les ai jamais rencontrés en personne, mais grâce à leur site Web je connais leurs pseudonymes de cyclistes, et je me disais avec un petit sourire en coin que je leur ferais la surprise, au marais, de les saluer par leurs pseudonymes.

Mais dans la vie, ça ne se déroule pas toujours comme prévu…

Regardez encore une fois la carte. J’y ai tracé un cercle rouge, un peu à droite du pont. À ma grande surprise, c’est là que je les ai croisés (du moins je crois). Ça s’est passé trop vite pour que j’aie le temps de réagir : de toute évidence, ils n’avaient pas traversé le pont, mais plutôt fait demi-tour en bifurquant vers le sud, peut-être à cause du vent qui gâchait un peu le plaisir malgré le ciel tout bleu. Nous nous sommes donc croisés, ils étaient deux, je les ai reconnus… moitié à leur apparence physique, moitié à leurs vélos.

Comme Grincheux n’est toujours pas sorti du coma provoqué par mes multiples mécano-chirurgies ratées, je suis sorti avec Dahon. J’en ai même profité pour lui donner un autre nom, parce que Dahon, ça laisse à désirer.

Ce Dahon-là est un modèle Vybe C7 International 2015. J’aurais pu l’appeler Vybe, c’est court et ça sonne bien, mais en hommage à Grincheux j’ai décidé de lui trouver un nom en « eux », et comme Vybe est un nom qui vibre, je me suis dit qu’en martyrisant un peu la sémantique je pourrais l’appeler « Branleux ».

Branleux et moi sommes donc arrivés à l’étang en début d’après-midi. Un peu fatigué (il a perdu l’habitude, après tant d’années dans la remise), Branleux s’est reposé contre une clôture (tubulaire) pendant que j’allais regarder les cygnes avec mes jumelles (oculaires).

Trois types de créatures se partageaient l’écosystème environnant : des cygnes siffleurs flottant sur l’étang, des cygnes siffleurs volant dans le ciel, et une variante d’Homo sapiens photographiant sur le sol.

Au bout d’une vingtaine de minutes, il n’y avait plus rien de neuf à voir et Branleux s’impatientait.

Nous sommes donc repartis vers la maison, en prenant le temps cette fois-ci de capturer quelques parcelles architecturales et paysagères. Comme cette demeure, à la fois neuve et traditionnelle.

Ou ce fragment rural, qui attendait paisiblement le retour du printemps.

La morne saison, malgré sa terrible mornitude qui n’en finit plus, nous réservait quand même une jolie surprise au détour d’un contournement (ne me demandez pas ce que ça signifie, c’est juste une façon floue de dire que nous ne roulions pas tout droit vers la maison).

Une boîte aux lettres originale.

De face, avec ses oreilles (des robinets), son nez (une poignée de levier quelconque ?), son chapeau (un abat-jour métallique d’usine ?) et son corps spiralé. À droite, une porte toute rouillée s’amusait à gâcher la vue. Des portes rouillées comme ça, on n’en rencontre vraiment pas tous les jours, et il a fallu qu’elle aille s’installer juste à côté d’une œuvre d’art…

Vue de profil, avec l’ombre fine projetée derrière sa bouche, cette boîte aux lettres semblait attendre tristement le printemps sur son spring.

  • Branleux : Tu parles d’une façon de terminer un billet…

Ajout du 23 janvier

Je viens tout juste de recevoir un courriel de geopottering. Finalement leur randonnée d’hier ayant été annulée, ce n’est pas eux que j’ai croisés !



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