Notes de chevet — 枕草子

12 mars 2022 : Trajet de 98 km partant de la maison et se terminant à la maison, en passant par la rivière Kokaigawa (小貝川).


Au printemps, à l’aurore, j’aime à voir le ciel brumeux s’éclaircir peu à peu, tandis que des nuages violacés s’étendent comme de minces rubans et flottent encore sur les monts. (Sei Shōnagon)


Au printemps, à l’aurore, j’aime, quand je m’arrête pour prendre le paysage en photo, me rendre compte que je roule sur un câble de fibre optique (光ケーブル).

J’aime, quand je m’éloigne du fleuve Tonegawa (利根川) pour aller rouler le long de la rivière Kokaigawa (小貝川), m’arrêter pour regarder cette maison isolée en bois rond.

J’aime, le matin, quand je cherche une machine distributrice pour acheter une bouteille de thé, apercevoir deux éléphants et un écureuil qui regardent un poney.

J’aime, après ma première gorgée de thé chaud, saluer le poney qui me regarde.

J’aime, le long de la rivière Kokaigawa, prendre encore quelques gorgées de thé. J’aime aussi les bancs publics qui ont de petites boules de massage pour le dos.

J’aime, quand je change de rive, traverser un pont en longeant des structures étonnantes.

J’aime, le long de la rivière, saluer un tanuki au milieu d’un jardin.

J’aime, le long de la rivière, voir 1 000 sacs de sable entassés en prévision d’une trop grosse crue.

J’aime, caché derrière la végétation touffue, apercevoir un vieux toit qui résiste au passage du temps.

J’aime, dans les jardins bien taillés, m’étonner à la vue d’un arbre qui a l’air d’une grosse pierre difforme.

J’aime, après 1 000 gros toits de la même couleur sombre, contempler un gros toit bleu.

J’aime, quand vient l’heure de manger, trouver un pont de bois où il n’y a personne.

J’aime, sur les ponts de bois, regarder mon repas de poulet frit et d’inarizushi tout en mâchant mon premier morceau de poulet. J’aime aussi garder le mentaiko o-nigiri (明太子おにぎり) pour la fin, et laisser dépasser le mouchoir de mon sac pour m’essuyer les doigts entre deux morceaux de poulet frit. Je n’aime pas, sur l’écran de mon téléphone, les traces de doigt gras.

J’aime, sur les ponts de bois, trouver une fissure pour y insérer mon téléphone et me prendre en photo le ventre plein. J’aime aussi me pencher un peu pour dire à Béni-le-rouge de sourire.

J’aime, le 12 mars, remercier les pruniers de fleurir, enfin.

J’aime, en cherchant une deuxième bouteille d’eau, tomber sur un parc pour enfants.

J’aime, sur la route, les flèches droites qui demandent de prendre le virage, sous les yeux d’une affiche qui demande de ne pas jeter d’ordures le long du chemin. J’aime aussi la fumée qui s’envole vers la droite quand la route tourne vers la gauche.

J’aime, sur un chemin étroit qui longe la route, apercevoir une annonce de produit pharmaceutique pour les hémorroïdes, avec l’hémorroïde en rouge.

J’aime, au coin d’observation des lucioles, avoir le temps de courir jusqu’à Béni-le-rouge et de me retourner pour regarder le téléphone. Mais je n’aime pas qu’en courant je fasse fuir le chat qui passait près de l’eau.

Et finalement, j’aime, au printemps, les sillons qui ressemblent à de grosses barres de chocolat au thé vert.




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