Gare de Makuhari, première partie — 幕張駅、その①

Malgré le temps frisquet et le ciel nuageux, il fallait profiter de ce samedi sans vent (ou presque) pour aller rouler. Cette fois-ci, nous avons pris le train jusqu’à la gare JR de Makuhari (幕張駅), préfecture de Chiba, et remonté vers le nord-ouest jusqu’à la maison, sur un trajet louvoyant d’une centaine de km (je n’ai pas le kilométrage exact, ayant oublié d’activer le compteur au départ de la gare).

Février oblige, la nature ne se présentait pas sous ses plus beaux atours. Une bonne partie du trajet parcouru est toutefois disponible en beaucoup plus joli sur geopottering, avec des photos prises l’été, en juin 2018.

Départ, donc, de la gare. Dans la confusion. D’abord parce que j’avais — par distraction, dyslexie temporaire ou sénilité précoce — sauvegardé le fichier GPS sous le nom Harumaki au lieu de Makuhari. Ensuite parce que, toujours par distraction, etc., j’avais pris la sortie sud de la gare, du côté de la baie de Tokyo, au lieu de la sortie nord.

Il a donc fallu virailler un moment du côté sud de la voie ferrée avant de trouver ce (laid) trottoir surélevé (横断歩道橋).

Quelques minutes plus loin ou plus tard, comme on voudra, commençait la piste cyclable de la rivière Hanamigawa, dont les rives étaient fréquentées ce matin-là par de rares marcheurs, coureurs et cyclistes.

Le long de la piste, on nous invitait à la prudence et au respect des bonnes manières, comme sur cette affiche (d’un style démodé mais encore bien vivant par endroits) qui demande aux cyclistes de rouler lentement et souligne les dangers d’une conduite imprudente et du non-respect des bonnes manières pour la gent féminine, sans compter que ça effraie les grenouilles.

De nombreuses affiches nous invitaient également à garder la rivière propre, comme celle-ci, avec des dessins d’écoliers du coin. Malheureusement la consigne était loin d’être toujours respectée, ou bien c’était le vent qui se moquait de la rivière, comme en faisaient souvent foi les détritus à la dérive ici et là (je n’ai pas pris de photos de ces « ici » et de ces « là »).

La préfecture nous présentait également la faune locale, sous forme de vieilles affiches fermement ancrées dans le sol mais quand même dotées d’une poignée, selon une logique qui nous échappe.

On y lisait notamment que le tsugumi (la grive à ailes rousses) s’exprime en lançant des cui-cui (ce qui sonne familier à l’oreille francophone), tandis que le chant du shijūkara (mésange de Chine) se compose d’une série de tsutsupī-tsutsupī (pourquoi pas ?).

Béni s’arrête un instant pour essayer d’entendre les cui-cui et tsutsupī-tsutsupī.

Dans un coin où ne flotte aucun déchet, des pêcheurs taquinent le poisson.

Béni : Dis donc, tu passes toujours du passé au présent et vice-versa dans tes billets, comme si de rien n’était, c’est un peu agaçant.

Niponika : Oups. Mais tu verras, toi aussi un jour tu vivras avec un pied hésitant dans le présent et l’autre bien enfoncé jusqu’à la tête dans le passé. C’est l’âge qui fait ça.

Nous empruntons une allée normalement bordée de fleurs des deux côtés, mais la saison étant ce qu’elle est, nous devons nous contenter de regarder les jardins potagers derrière les maisons qui font face à la rivière. De l’autre côté de celle-ci, d’autres pêcheurs taquinent d’autres poissons.

En quittant la rivière Hanamigawa, nous coupons à travers un bout d’urbanité. Sur la gauche, une distributrice à riz forme un couple charmant avec une distributrice à boissons.

C’est ensuite au tour de la piste cyclable de la rivière Shinkawa de faire connaissance avec Béni-le-rouge. Son cours et sa piste nous feront lentement bifurquer vers l’est, où nous attend la partie rurale de notre périple.

(à suivre)



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