Descente depuis la gare de Tsuchiura

Dimanche matin, la météo prévoyait des vents du nord-ouest toute la matinée, et du nord dans l’après-midi. J’ai donc décidé d’aller avec Cyclo-Sapiens (c’est le type qui est assis sur ma selle) du côté de la préfecture d’Ibaraki, pour improviser une descente à partir de la gare de Tsuchiura (土浦駅). D’ordinaire, les vélos qui partent de cette gare se dirigent soit vers le nord-ouest en direction du mont Tsukuba, soit vers l’est pour faire le tour du lac Kasumigaura (霞ヶ浦) dans un sens ou dans l’autre.

Je n’ai fait ni l’un ni l’autre, préférant couper à travers les rizières et les bourgs jusqu’à la maison.

Sur la carte, le petit bout en rouge montre le court trajet de 16,5 km, d’ouest en est, pour rouler d’abord jusqu’à la gare de Toride (取手駅). On peut aussi prendre le train tout près de la maison et se taper tout le trajet en vert jusqu’à gare finale. Je préférais rouler de bon matin jusqu’à Toride et, de là, faire le reste du trajet en vert jusqu’à la gare de Tsuchiura, pour y commencer la descente vers le sud avec le vent dans le dos (celui de Cyclo-Sapiens).

Tout près de la gare, un petit voilier voguait sur le pont Suigōbashi (水郷橋), qui lui-même surplombait la rivière Sakura (桜川).

La piste, elle, serpentait le long du lac. Comme ceci↑et comme cela↓.

Sur le lac, canards et mouettes canardaient et mouettaient. ↓

C’est en quittant la piste que j’ai réalisé que l’appareil photo indiquait encore « niponikabulogula.com » sur les photos. J’ai corrigé la chose, puis ai poursuivi ma balade vers le sud.

Sur ce petit pont, un vélo à roues de 20 pouces pêchait, immobile et patient.

Moi, je préfère rouler. Je tolère mal l’immobilité. Quelques mois sans rouler suffisent pour que je me sente tout rouillé.

Ici ↓, nous avons pénétré dans une zone de culture du rhizome de lotus ou renkon (蓮根). Au loin, un jet d’eau en forme d’arc monochrome remuait l’eau vaseuse.

Je me suis approché pour mieux voir. Sous l’arc se profilaient une machine agricole amphibie et un sapiens ruralo-sédentaire.

J’ai zoomé pour mieux zyeuter. Soit le jet d’eau servait à oxygéner l’eau de l’étang, soit, comme l’a suggéré Rubio, il poussait les tiges et feuilles mortes vers le bord pour faciliter le nettoyage de l’étang, la récolte étant terminée.

Ailleurs, j’ai longé quelques anciens dortoirs d’une autre époque, où résidaient autrefois des fonctionnaires de l’Université d’Ibaraki, disait l’affiche d’accès interdit.

Plus loin, une grosse maison avait capturé un poteau de téléphone.

Effrayé par cette créature potivore, je suis passé devant par l’autre côté du chemin.

J’ai continué de rouler, cette fois sur une petite route rurale qu’empruntent les cultivateurs pour vaquer à leurs travaux dans les champs. Cyclo-Sapiens est descendu pour prendre un bain de feuilles jaunes et se dégourdir un peu les fesses et me laisser respirer un peu de la selle.

Plus au sud, j’ai aperçu une structure étrange au milieu d’un champ. Un gros tuyau qui sortait de terre pour y retourner aussitôt.

Ce n’est qu’en zoomant que j’ai aperçu le Bouddha derrière !

En traversant un quartier résidentiel, j’ai vu une divinité bouddhique effrayante dans la cour d’un particulier. Cyclo-Sapiens aurait bien voulu aller se faufiler derrière et se mettre la tête dans un des trous pour faire le rigolo, mais on n’entre pas comme ça dans la cour des gens.

De retour dans les champs, j’ai aperçu la trail des Beatles. De concert, nous nous sommes arrêtés. Pour réfléchir un peu. Que pouvaient bien faire les Beatles ici, en pleine campagne japonaise ?

À bien y penser, c’était plutôt la trail des beetles. La présence de coléoptères (カブトムシ), en effet, semblait plus probable que celle d’un ancien groupe rock.

Pour la pause du midi, je me suis arrêté dans un grand parc qui ressemblait à celui du billet précédent, mais avec une colline beaucoup plus grosse.

Sapiens l’a escaladée en comptant les marches. « Environ 150 », a-t-il dit, d’un air hésitant.

Juste avant, il avait dégusté son gargantuesque repas du midi : une demi-pomme trouvée dans le frigo, trois biscuits granola, deux petites tranches de fromage, trois morceaux de chocolat noir et un petit biscuit au beurre tout au fond.

Et juste après, il a contemplé le mont Tsukuba du haut de la butte. Avec le regard comme ça : ↘

Puis il est redescendu pour regarder en sens inverse : ↖

Cyclo-Sapiens étant repu, j’ai repris ma route. Une voiture s’est approchée en sens inverse sur le trop-étroit chemin. Je me suis rangé sur la gauche pour la laisser passer, devant un autre, euh… chef-d’œuvre de l’architecture locale.

Après avoir roulé dans les rues de la ville de Ryūgasaki (龍ケ崎市) et traversé ce petit pont pour franchir un petit cours d’eau…

…je suis arrivé à la rivière Kokaigawa (小貝川) puis au fleuve Tone (利根川).

Avec son tout petit traversier.

Et ses gros haut-parleurs, qui doivent tonitruer « Sauvez-vous ! » quand les crues envahissent la rive.

À moins que ce soit pour les Beatles ?


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