Noël 2022

Avant de vous raconter la sortie du 25, il faut que je vous parle un peu de celle du 24. Nous sommes allés le long du fleuve Tone, où nous avons rapidement quitté la piste pour aller rouler le long des rizières endormies. Près d’une étendue d’eau d’irrigation, une affiche demandait aux passants de ne pas abandonner leurs déchets dans les rizières, car, de préciser l’affiche, elles jouent un rôle important dans la chaîne du vivant.

« 田んぼには命をつなぐ大切がある ! ».

Ce jour-là, je (Béni-le-Rouge) roulais avec Cyclo-Sapiens un peu n’importe où, en expérimentant avec l’interface de l’application GPS « スーパー地形 » (Super Topo), très populaire auprès des cyclistes japonais parce qu’elle offre toutes les fonctions imaginables pour naviguer sur les routes et sentiers du pays. Parmi ces fonctions, la préférée de Cyclo-Sapiens est celle des cartes aériennes des années passées. Prenez, par exemple, notre point de départ du 24 décembre : avec une carte aérienne récente, ce n’est qu’un coin de banlieue tout banal.

Mais avec la vue aérienne, disons, de 1974, on obtient un tout autre résultat sur l’écran du téléphone.

Vous remarquerez en passant la courbe que tracent les premières dizaines de mètres de notre point de départ. C’est celle de notre rue de banlieue. La même courbe existait déjà autrefois, à la lisière d’un boisé.

Je n’ai qu’une autre photo à vous montrer pour la courte sortie du 24 décembre. Comme je disais, nous roulions avec notre nouvelle application et les cartes aériennes de l’Institut d’études géographique du Japon (国土地理院), en nous amusant à emprunter les tracés les plus minces sur la carte, sous la forme de fines lignes noires indiquant qu’il est possible de passer, sans toutefois garantir la qualité du revêtement…

Ce qui, dans certains cas, donnait des surprises comme ceci :


25 décembre

Le 25, donc, Cyclo-Sapiens voulait passer l’essentiel de sa journée de Noël sur ma selle en se tapant une boucle culminant au château Sekiyado (関宿城), malgré un violent vent du nord à affronter pour s’y rendre. Sur la piste, qui se trouve sur une digue, le vent soufflait vraiment trop fort, ce qui l’a (Sapiens) contraint à improviser un plan B.

La carte montrait toute une suite de canaux d’irrigation, plus ou moins connectés les uns aux autres, jusqu’au château. Il a donc décidé de quitter la piste et sa digue pour rouler plus bas et plus lentement, le long des canaux, sur les chemins de terre qu’empruntent les agriculteurs pour aller travailler dans la rizière.

Parfois, nous pouvions profiter d’un vieux revêtement d’asphalte salvateur pour avancer un peu plus vite (un peu moins lentement).

Sur un étang artificiel pour pêcheurs, où chacun semblait avoir sa petite section bien délimitée par de longs troncs de bambous parallèles, des foulques (オオバン) voguaient tout doucement à la recherche de proies.

Dans un autre étang, plus au nord, quelqu’un pratiquait la culture des rayons de soleil. Existe-t-il un nom pour cela ? L’électroculture irriguée ?

Ailleurs, la culture de la ciboule avait été interrompue au beau milieu d’un rang. Pourtant, le cultivateur avait bien pris soin d’installer une toile noire sur son engin pour y travailler à l’abri des rayons du soleil.

Celui-ci (d’engin), aux abords d’un petit sanctuaire au sol dénudé, labourait la terre en vue de la prochaine saison.

Ici, un chat se demandait pourquoi nous nous arrêtions comme ça à sa hauteur, semble-t-il inconscient du fait qu’il se trouvait au bon endroit au bon moment, sous ce torii qui présentait déjà aux gens du coin ses meilleurs vœux pour la nouvelle année (謹賀新年).

À peine quelques minutes plus tard, nous avons croisé, non pas un chat perché, mais une voiture juchée.

Quelques centaines de mètres avant d’arriver au château, le chemin de terre débouchait sur une famille…

… qui finalement n’en était pas une.

Et juste à côté, deux immenses grenouilles montaient la garde devant un domicile.

Celle de gauche pour assurer la sécurité routière (交通安全), tandis que celle de droite clamait « Paix sur la Terre » (世界平和).

Tout comme, sur le chemin du retour, ce drapeau aperçu au loin dans la campagne.


Vers 12 h 30, nous sommes arrivés au château Sekiyado (qui est en fait un château-musée).

Ledit château est bien présent sur les images aériennes actuelles…

… mais ne l’était pas encore en 1988.

Nous avons fait une courte pause du midi, puis sommes repartis pour la deuxième moitié de la boucle, le vent dans le dos cette fois-ci. Dès le départ, notre élan a été coupé par une vue splendide sur le mont Fuji, sous un ciel légèrement laiteux qui n’enlevait rien au charme classique de la scène. Heureusement, nous avions le zoom 20x de l’appareil photo cette fois-ci.


Sur une note plus anecdotique, cet automne Cyclo-Sapiens et moi avons croisé une voiture Google Streets. Et comme nous nous souvenions très bien du coin où nous l’avions croisée, nous avons vérifié plus tard si nous étions, comme qui dirait, « sur la carte ». Et nous y étions bel et bien.

Vous remarquerez que le visage de Cyclo-Sapiens n’est pas identifiable sur Google Streets, mais un membre de Geo Pottering.com s’est amusé à essayer d’identifier le coin (une petite rue de campagne dans la ville d’Abiko, où nous nous entraînons souvent ces temps-ci) avec l’application Google Lens. Eh bien, croyez-le ou non, Google Lens nous a parfaitement identifiés et a suggéré des liens sur le site geopottering.com où nous figurons ensemble. Donc Google Streets, pour le respect de la confidentialité des déplacements des gens…

J’en profite pour vous donner les liens des balades de Geo Pottering auxquelles nous avons participé récemment.


Vous préférez lire en français et vous aimez les histoires de balades de Noël ? Alors allez jeter un coup d’œil sur celle de l’an passé, Cyclo-Sapiens s’était bien amusé avec le vélo « Grincheux », mon prédécesseur !)


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