Sur les traces de Geo Pottering ­(8)

Les Cent vues d’Edo de Hiroshige à vélo : estampe 5

(Balade du 26 décembre 2019)

Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de mystérieux renards sur les lieux des Cent vues d’Edo, du peintre Hiroshige, au sanctuaire Shōzoku Inari.


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Longueur du parcours : 38 km

Niveau de difficulté : Facile (terrain plat)

■ Gare Tabata, sortie sud

(… billet précédent : 12 km)

▸ Sanctuaire Shōzoku Inari : 13 km

▸ (… billet suivant)

■ Gare Tabata, sortie nord


🚴Sur la carte ci-dessus, nous nous déplaçons du point 4 au point 5, qui correspond à l’emplacement de la cinquième estampe. En arrivant sur les lieux, nous apercevons un micocoulier (榎). On lui a donné un nom : Shōzoku-enoki, c’est-à-dire le micocoulier où les renards viennent changer de vêtements, parce que c’est là, dit la légende, que les renards de tous les sanctuaires Inari des environs d’Edo se rassemblaient la veille du 1er janvier et se paraient de leurs habits des grands jours pour se rendre au sanctuaire Ōji Inari et y adresser leur première prière de l’année à la divinité Inari. L’arbre en question a été coupé au début de l’ère Shōwa (1926-1989) à l’occasion de travaux d’élargissement de la rue, mais il y a bien, de nos jours, un micocoulier qui fait office d’arbre sacré (御神木) devant le sanctuaire Shōzoku Inari.

Le micocoulier sacré, le sanctuaire Shōzoku Inari et des masques de renard

N’essuyez pas vos lunettes, il s’agit d’un montage. En réalité, le sanctuaire a plutôt l’air de ça :

この日は地元の方が、大晦日から正月にかけて行われる『王子 狐の行列』の準備をされていました。(Sider)
Ce jour-là, les résidents préparaient la « procession des renards d’Ōji » qui se déroule dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.

Mais quid de l’estampe  ? C’est une des plus prisées de la série, avec une atmosphère fantastique qui tranche vivement avec les autres paysages. Elle a pour titre 王子装束ゑの木大晦日の狐火.

Renards de feu la nuit du Nouvel An sous l’arbre Enoki près d’Ōji, septembre 1857

Les renards émettent une flamme appelée kitsunebi (狐火, littéralement « feu de renard »). C’est une flamme d’origine inconnue, comme tous les autres kaika (怪火, mystérieux phénomènes d’apparition de flammes dont la cause est indéterminée, nous dit la version japonaise de Wikipédia).

Lisez bien ce qui suit, ça va vous aider à comprendre un peu mieux de quoi il retourne et dans quoi nous roulons… Sur cette estampe, le point 5 indiqué sur la carte du parcours GPS correspond à l’emplacement du gros micocoulier de l’estampe, donc à l’actuel sanctuaire Shōzoku Inari. Tout au fond, le boisé est celui du sanctuaire Ōji Inari de l’estampe suivante, donc du point 6 sur la carte. Entre les deux, une multitude de renards arrivent de tous les horizons pour se rendre à l’arbre sacré.

Que vont-ils faire ? C’est simple, une fois parés de leurs habits des grands jours, ils vont, en une longue procession, se rendre du micocoulier au sanctuaire Ōji Inari, donc du point 5 au point 6. Et aujourd’hui, si vous êtes à Tōkyō la veille du jour de l’An, vous pouvez assister à cette procession de renards (quand elle n’est pas annulée à cause de la COVID-19). Les autres jours, vous pouvez toujours la regarder sur YouTube.

Le 26 décembre 2019, les membres de Geo Pottering dont nous décrivons ici la balade sont donc passés du point 5 au point 6 à vélo, bref, du sanctuaire Shōzoku Inari au sanctuaire Ōji Inari…

Le sanctuaire Ōji Inari…

… et sa splendide salle de culte (拝殿)

Et voici notre sixième estampe. C’est de là que nous poursuivrons notre parcours dans le prochain billet !

À suivre…