Niponika Bulogula 102

Aujourd’hui j’ai fait un peu de ménage sur le site, en modifiant le titre de plusieurs billets et en supprimant ceux, de billets, qui cadraient mal avec l’orientation que j’essaie, à tâtons, de donner au blog.

Il (le blog) a démarré en juillet 2020 sur une note linguistique, que je voulais légère, sous forme de présentation de termes japonais. Puis, en mai 2021, la fièvre du vélo m’a repris, j’ai ressorti mon vélo pliant de la remise et suis parti à la découverte des paysages qui entourent soit ma banlieue immédiate, dans le nord-ouest de la préfecture de Chiba, soit les gares qui se trouvent à portée de mon budget (du budget que je consens à accorder à mes escapades à vélo), donc aux environs de Tokyo et des préfectures d’Ibaraki et de Saitama.

Tout le reste s’explique de lui-même à la lecture des billets, du moins je l’espère, mais pour résumer disons simplement que je roule sur un tout petit vélo pliant qui s’appelle Béni-le-rouge parce qu’il est d’une couleur très proche de la couleur 紅 (beni) en japonais. (Avant lui il y a eu deux autres vélos, Grincheux et Branleux, qui font leur apparition dans les premiers billets, mais c’est maintenant Béni-le-rouge qui, en principe, m’accompagne partout où je vais.)

Au début Béni-le-rouge était un vélo comme tous les autres, en ce sens qu’il se contentait de rouler, mais avec le temps je me suis rendu compte qu’il pouvait parler aux objets inanimés et m’expliquer ce qu’ils lui racontaient.

Il faut préciser ici que ce phénomène étrange s’explique par le fait que le Japon a, depuis la nuit des temps, une conception animiste de la nature. Les objets inanimés y côtoient donc des objets animés… je veux dire animés par les croyances, et c’est par le canal ou le biais de ces croyances que Béni-le-rouge communique avec les objets animés qui manifestent ici la présence de la divinité. C’est ainsi que Béni-le-rouge parle avec les jizō, les statues de pèlerin, les pierres tombales, les gros arbres et les gros rochers, bref avec tout ce qui manifeste ici une présence divine dans une perspective animiste.

Quand il ne roule pas, Béni-le-rouge passe tout son temps juste à côté de moi dans mon bureau de travail, dans l’attente de notre prochaine sortie. Replié sur lui-même, il parle très peu et me laisse travailler.



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